Pedro Álvares Cabral |
Cabral s'était-il fait un nom par quelque importante découverte maritime? il n'y a pas lieu de le croire, car les historiens nous en auraient conservé le récit. Il est cependant assez difficile d'admettre que la faveur seule lui ait valu le commandement en chef d'une expédition dans laquelle des hommes, comme Bartholomeu Dias, Nicolas Coelho, le compagnon de Gama, Sancho de Thovar étaient sous ses ordres. Pourquoi cette mission n'avait elle pas été confiée à Gama, revenu depuis six mois, et qui, par sa connaissance des pays parcourus, aussi bien que des moeurs des habitants, semblait tout natuellement indiqué? N'était-il pas encore remis de ses fatigues? La douleur de la perte de son frère mort presque en vue des côtes de Portugal l'avait-elle si profondément affecté qu'il voulut se tenir à l'écart ? Ne serait-ce pas plutôt que le Toi Emmanuel, jaloux de la gloire de Gama, ne voulut pas lui fournir l'occasion d'accroître sa renommée? Autant de problèmes que l'histoire sera peut-être toujours impuissante à résoudre.
On croit facilement à la réalisation de ce qu'on désire vivement. Emmanuel s'était figuré que le zamorin de Calicut ne s'opposerait pas à l'établissement dans ses états de comptoirs et de factories portugaises, et Cabrai, qui emportait des présents dont la magnificence devait faire oublier la mesquinerie de ceux que Gama lui avait présentés, reçut l'ordre d'obtenir qu'il interdît aux Maures tout commerce dans sa capitale. En outre, le nouveau capitam môr devait relâcher à Mélinde, offrir au roi des cadeaux somptueux et reconduire auprès de lui le Maure qui avait pris passage sur la flotte de Gama.
Enfin seize religieux, embarqués sur la flotte, devaient aller répandre dans les lointaines contrées de l'Asie la connaissance de l'Évangile. Après treize jours de navigation, la flotte avait dépassé les îles du cap Vert, lorsqu'on s'aperçut que le navire commandé par Vasco d'Attaïde ne marchait plus de conserve. On mit quelque temps en panne pour l'attendre, mais ce fut en vain, et les douze autres bâtiments continuèrent leur navigation en pleine mer et non plus de cap en cap sur les rivages de l'Afrique, comme on l'avait fait jusqu'alors.
Cabral espérait éviter ainsi les calmes qui avaient retardé les expéditions précédentes dans le golfe de Guinée. Peut-être même le capitam môr, qui devait être au courant, comme tous ses compatriotes, des découvertes de Christophe Colomb, avait-il le secret espoir d'atteindre en s'enfonçant dans l'ouest quelque
Qu'il faille attribuer ce fait à la tempête ou à quelque dessein caché, toujours est-il que la- flotte était hors de la route à suivre pour doubler le cap de Bonne-Espérance, lorsque, le 22 avril, on découvrit une haute montagne et bientôt après une longue suite de côtes qui reçut le nom de Vera-Cruz, nom changé plus tard en celui de Santa-Cruz. C'était le Brésil et l'endroit même où s'élève aujourd'hui Porto-Seguro.
(Verne, Jules (1828-1905). Les Grands voyages et les grands voyageurs. Découverte de la terre)
flotte de Cabral sur le tejo |
Arbre généalogique de Cabral |
Pedro Alvares Cabral découvre le brésil. |
Eglise da Graça à Santarém ,où est enterré Pedro Alvares Cabral |
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