Justice au Portugal au 19ème siècle témoignage. "Lisbonne et les Portugais"

Extrait du livre: Lisbonne et les Portugais, par Ollivier de La Blairie. 1820
(...) Le peuple y est généralement sanguinaire et méchant, mais en revanche les tribunaux y sont doux et indulgents.
Un premier assassinat ne s'y punit ordinairement que par l'exportation au Brésil, d'où le condamné revient aisément lorsque l'air du pays ne lui convient pas ou s'il n'y trouve pas l'occasion d'exercer ses talents. Pendant près de trois ans que j'ai résidé à Lisbonne, on n'y a pendu qu'un seul individu et je mets en fait que plus de cinq cents se sont mis dans le cas de l'être, et l'auraient été dans tout autre pays.
Celui-ci avait déjà été transporté une fois au Brésil pour meurtre, et il ne fût livré à la corde qu'après avoir poignardé et dévalisé en arrivant à Lisbonne, le capitaine qui l'avait clandestinement et charitablement ramené d'outre-mer.
Les grands se font un titre d'honneur de solliciter la grâce d'un coupable, plus il a commis de crimes, plus ses forfaits sont grands, et plus il y a de gloire à le sauver.
C'est vraiment un lustre pour une famille de pouvoir citer un de ses membres qui ait sauvé un bandit de la potence: triste renversement d'idées qui rend honorable et glorieuse la protection accordée au crime ! (...)



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