(...)Les Anglais, peuple de l'Europe qui, sans contredit, entend le mieux les intérêts commerciaux, accaparaient entièrement le commerce du pays et en pompaient toutes les richesses; mousselines , indiennes, perkales , tout venait d'Angleterre et s'introduisait en grande partie par la contrebande. A l'arrivée de chaque paquebot une nuée de juifs et d'anglaises y faisaient une descente celles-ci doublaient leurs jupes de perkale, et le maigre fils de Jacob se donnait un ventre de cotonnade. La surveillance des gardes se laissait d'ailleurs endormir aisément par quelques pièces de métal.
Les trois quarts du vin d'Oporto s'exportaient en Angleterre, et ses habitants altérés loin de se contenter de cette portion en consommaient trois fois plus encore qu'ils n'en exportaient. On peut vraiment considérer le Portugal comme une espèce de colonie anglaise que la métropole exploite à son profit. Le gouvernement portugais ne prendra-t-il pas enfin une direction plus sage et plus conforme aux intérêts de la nation. Pourquoi ne pas établir des manufactures indigènes, pourquoi ne pas encourager l'industrie des habitants au lieu de les laisser croupir dans la paresse, l'ignorance et la misère.
Les lois du commerce doivent être basées sur des intérêts mutuels et égaux, et l'on ne pourrait qu'applaudir à l'activité britannique si elle se dirigeait sur ce principe; mais cette nation insatiable devient des frelons dans une ruche partout où elle s'établit.
Enfin le jour de la rétribution semble s'approcher; si les Anglais perdent leur domination sur le Portugal; si la Russie, dont l'ambition commence à percer le voile dont elle s'est environnée jusqu'ici, se fraye une route militaire dans l'Inde après s'en être faite une commerciale on peut prédire à la fière Albion une chute prochaine.(...)
Porto 19ème siècle |
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