Il dut bientôt capituler lui-même dans Evora (1834) et quitter le Portugal.
La chute de don Miguel fut aussi celle de l'absolutisme. Mais ce ne fut pas sans que de longues rivalités eussent ensanglanté le pays pendant plusieurs années encore. Les chartistes et les constitutionnels se disputaient le pouvoir et combattaient pour ou contre la charte de 1826. Après l'insurrection de septembre 1836, les libéraux prirent le nom de septembristes; ils avaient imposé à la reine des modifications à la constitution qui la rapprochaient de la constitution démocratique de 1822, tout en laissant au pouvoir royal des prérogatives considérables. Les chartistes, abandonnés de la reine, tentèrent une contre-révolution qui échoua. Sur ces entrefaites, les Anglais, qui ne pouvaient obtenir le renouvellement du traité de Methuen, exigèrent que les traités supprimant la traite des nègres fussent exécutés. L'ingérence de l'Angleterre amena un nouveau conflit intérieur, à la suite duquel les chartistes revinrent au pouvoir.
Un rapprochement eut lieu avec l'Angleterre. Les chartistes provoquèrent bientôt un mouvement insurrectionnel à Lisbonne (1842), et la charte de 1826 fut rétablie. A leur tour, les septembristes se soulevèrent (1844), mais ils furent vaincus à Almeida. M. Costa-Cobral, chef du parti chartiste, ne sut empêcher un nouveau mouvement de ses adversaires, qui saisirent l'occasion d'impôts très-lourds qui avaient ruiné la popularité pour entraîner dans une révolte les paysans des districts de Minho, révolte qui gagna le pays tout entier. Le ministre chartiste dut s'exiler. Les septembristes allaient s'emparer de Lisbonne et réduire le pouvoir royal à merci, lorsque les puissances qui formaient avec le Portugal la quadruple alliance-Angleterre, Espagne et France - intervinrent sur l'appel de dona Maria (1847). Les septembristes furent écrasés, leur escadre prise par les Anglais, Porto dut capituler. M. Costa- Cobral rentra en vainqueur. Une nouvelle coalition fut formée contre lui en 1851 sous la conduite du maréchal duc de Saldanlia, qui appartenait cependant au parti chartiste, mais qui venait de s'allier aux septembristes. Porto fut encore la première ville à s'insurger. Le duc de Saldanha arriva au pouvoir et redevint chartiste. Il se contenta de faire voter, par les Cortès, afin de donner une sorte de satisfaction aux septembristes, un acte additionnel à la charte de 1826.
Cette révolution fut la dernière ; depuis, la paix intérieure a régné dans le pays.
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