Ils prirent possession de la Lusitanie, qui, ne formant pas un corps politique homogène et n'existant plus d'ailleurs comme nationalité, ne pouvait opposer de résistance au vainqueur. Les Arabes avaient mis le pied en Espagne en 711 ; ils avaient anéanti l'unique armée de Rodéric à la bataille de Xérès, qui leur avait livré le royaume Visigoth tout entier. Un des officiers de Rodéric, Pelage, se réfugia dans les Asturies, où il fonda un petit royaume chrétien, qui fut le berceau de la future monarchie espagnole. Dès 718, une lutte acharnée qui dura plusieurs siècles s'engagea entre ce petit État et les nouveaux possesseurs de la Péninsule ; elle ne devait prendre fin qu'avec l'expulsion définitive des mahométans à la fin du quinzième siècle.
Le joug de ceux-ci fut plein de mansuétude à l'égard des habitants, qui conservèrent, comme sous les Visigoths, leurs institutions et leurs magistrats particuliers.
En 734, ils obtinrent même une charte qui leur permit d'avoir un comte à leur tête à Coimbra. La générosité des vainqueurs ne devait pas leur profiter. Si l'élément mahométan, se contentant de la suprématie politique, laissait vivre en paix l'élément chrétien, celui-ci avait juré l'extermination de son adversaire. Les Arabes ne furent jamais que des maîtres supportés impatiemment et ils commirent la faute que n'avaient pas faite les Romains, de ne pas poursuivre l'assimilation du peuple conquis. Eux-mêmes s'affaiblirent dans le luxe et par l'énervement de toutes les jouissances que procure la richesse. Les premiers envahisseurs appartenaient aux Abbassides, puis aux Omeyades ; ils furent en vain retrempés par les Almoravides, qui infusèrent dans leur sang une nouvelle énergie : leurs propres divisions les perdirent.
Le khalifat de Cordoue, qui réunissait sous le même sceptre tous les mahométans de la Péninsule, s'émietta en nombreux royaumes sans force, sans cohésion, qui succombèrent tour à tour sous les coups des chrétiens.
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