L'Angleterre
avait déclaré la guerre à l'Espagne, en janvier
1762, et forcé le Portugal à faire cause commune
avec elle, bien que cette dernière puissance
eût déclaré son intention bien formelle de conserver
une stricte neutralité.
Ce fut donc vers le Portugal que l'Espagne eut
à tourner ses armes lorsqu'elle sut que des secours
de toute espèce lui avaient été adressés par les
Anglais.
Le marquis de Sarria eut le commandement des
troupes, qui y pénétrèrent du côté du nord-est par
Terra de Campos, et allèrent mettre le siège devant
Miranda, dont la défense menaçait d'être durable;
mais un magasin à poudre ayant sauté, les
fortifications de la ville furent renversées et les
Espagnols entrèrent dans la place.
De Miranda, l'armée se porta sur Bragance, qui
se rendit sans peine, et s'avança ensuite vers Moncorvo
qu'elle soumit avec la même facilité; ce qui
rendit le marquis de Sarria maître d'une grande
partie de la rivière du Duéro.
De son côté, le comte O'Reilly, commandant une
division de l'armée espagnole, assiégea la ville de Chaves, que les habitants avaient abandonnée, et
qui se trouvait sans garnison ; la province de Tra-los Montès
fut donc presque en totalité conquise, ouvrant
le chemin d'Oporto, où les Anglais possédaient de riches magasins.
Ces premières victoires furent suivies de celles
de Val de-Mula et de Val-de-Cœlha, qui livrèrent à
l'Espagne une partie de la province de Beira, et la
campagne se continua par le siège d'Alméida, la
plus forte place frontière du Portugal, dont la garnison
se défendit pendant quelques jours et qui
finit par se rendre, après avoir obtenu une capitulation
honorable.
Plusieurs autres villes de moindre importance
furent encore prises pendant la durée de cette expédition;
toutefois les Portugais remportèrent quelques
avantages, et l'hiver approchant, les hostilités
cessèrent et finirent lorsque, le 3 novembre,
les préliminaires de paix furent signés entre les
parties belligérantes.
Septenville, Édouard Langlois, Bon de. Victoires et conquêtes de l'Espagne depuis l'occupation des Maures jusqu'à nos jours, par le Bon Édouard de Septenville. 1862.
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