Tomar : un château de l'Ordre des templiers - Couvent du Christ à Thomar - UNESCO World Heritage Centre - Convento da Ordem de Cristo - Tomar

(...) Alphonse en s'emparant du trône donna aux templiers des preuves non équivoques de son désir de les protéger, et dès la seconde année de son règne il se fit recevoir chevalier de l'ordre. Alphonse leur avait promis l'église de Santarem , et lorsqu'il eut pris cette ville. il voulut tenir sa promesse; mais comme Santa rem dépendait du diocèse de Lisbonne, l'évêque' de cette dernière ville s'opposa de toutes ses forces à la cession de l'église. Le roi, qui ne voulait désobliger ni l'évêque ni l'ordre, renvoya la décision de l'affaire au souverain pontife qui autorisa le roi à donner aux templiers autre chose.
Alphonse les mit en possession de la terre de Cera, aujourd'hui Thomar. Les templiers y construisirent un monastère, résidence de l'ordre, et un château-fort. Le monastère a subsisté jusqu'à l'anéantissement de l'ordre; le château n'a pas laissé de vestiges. Ces constructions eurent lieu en 1160.
Le village de Thomar s'éleva dans le même temps. Le roi ne borna pas là ses libéralités. De nouvelles donations enrichirent les templiers qui construisirent des maisons dans toutes les villes qu'Alphonse avait arrachées aux musulmans. Tous ces dons furent confirmés collectivement dans une bulle du pape Urbain III de 1186.
Ce qui est certain, c'est que le patronage des templiers fit au royaume le plus grand bien ; que là où la guerre avait détruit, brûlé ou renversé des villes, des forteresses se relevèrent; que les débris des édifices servirent aux reconstructions; que la population errante ou dispersée se réunit et s'accrut considérablement. Au surplus, Alphonse ne se dépouillait pas en faveur des templiers de ses droits de souveraineté, et il imposait toujours aux nouveaux possesseurs les obligations d'un vassal. Il existe pourtant une charte de l'an 1157, qui accorda aux templiers d'immenses privilèges ; mais il y a tout lieu de croire que le roi ne l'octroya que sur les instances du grand maître et les pressantes recommandations du pape. L'ordre des templiers avait, outre ses chevaliers, des frères, des confrères, et même des soeurs. Si le confrère mourait sans enfants, ses biens appartenaient à l'ordre. S'il y avait des enfants, l'ordre ne prenait qu'une part dans la succession.
Personne n'entrait dans l'ordre les mains vides; c'est là sans doute ce qui a commencé à soulever contre eux l'opinion. Ces richesses, cette opulence qu'ils acquirent par des moyens qui tous n'étaient pas légitimes, produisirent à la longue leur effet ordinaire. Les chevaliers se sentirent puissants, et quand ils eurent ainsi le pouvoir et l'autorité , ils voulurent y ajouter l'indépendance.(...)
Marlès, Jules Lacroix de (17..-1850?). Histoire de Portugal, d'après la grande histoire de Schaeffer et continuée jusqu'à nos jours par M. de Marlès,.... 1840.



















































































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