(...) La prise de possession de Goa, fruit d'un accident heureux, ne fut pas définitive.
Les habitants, qui avaient ouvert leurs portes aux Portugais sans résistance, se soulèvent un jour, et, conduits par leur roi Idalcan, surprennent et dispersent les étrangers.
Une nouvelle guerre de ce prince avec son voisin le roi de Narzingue ayant reproduit l'occasion de triompher à peu de frais, le vigilant Albuquerque ne la laissa pas échapper ; il emporta la place d'assaut; et cette fois, pour prévenir un soulèvement, il extermina tout ce qui pouvait lever une lance. Cette cruauté fit abhorrer le nom portugais ; mais elle imprima la terreur de celui d'Albuquerque. Le valeureux Idalcan céda à la destinée, sans abandonner définitivement aux chrétiens une aussi belle conquête.
Goa, située dans l'île de Ticuarin, qui a dix lieues de tour, partageait alors avec la ville d'Ormuz les faveurs du vaste commerce de l'Orient. Cette ville devait également à la beauté de son port sa célébrité et son opulence.
Cet Idalcan, qui venait de la perdre, était un officier du roi de Décan: il s'était fait roi lui-mème à la première occasion.Là ou le pouvoir n'est que despotisme, l'usurpation est à la fois séduisante, facile, mais périlleuse. 1512.
C'est après la conquête de Goa que d'Albuquerque alla renouveler contre Malaca des tentatives qui, cette fois, furent couronnées d'un entier succès. Pendant cette expédition, le prince dépossédé dont nous venons de parler, Idalcan, attaqua les Portugais une troisième fois.
Après sa défaite, de nouveaux chefs maures parurent sur la scène, poussés d'ambition ou de patriotisme; tous succombèrent sous la supériorité des armes portugaises. (...)
Rabbe, Alphonse (1786-1829). Résumé de l'histoire de Portugal, depuis les premiers temps de la monarchie jusqu'en 1823, par Alphonse Rabbe, avec une introduction par R.-T.
Chatelain. 3e édition. 1827
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| Afonso de Albuquerque |
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| Vues de Diu et de Goa XVI siècle |
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